Les dernières sorties du Président de la transition, colonel Assimi Goïta, dans lesquelles il s’en remet aux forces vives qu’il appelle à « dénoncer publiquement les cas de corruptions avec des preuves à l’appui » sonnent comme son aveu d’impuissance face au phénomène.
« Il faut dénoncer publiquement les cas de corruption avec des preuves à l’appui », a déclaré le Président de la transition, le jeudi 5 janvier 2023, aux représentants des familles fondatrices de Bamako, des autorités religieuses et des forces vives de la Nation. Colonel Assimi Goïta a soutenu que c’est la seule voie pour minimiser le phénomène. Sans quoi, si ces derniers ne dénoncent pas, « l’État ne pourra rien faire ».
Par son Chef, l’Etat démontre ainsi son incapacité à faire face au phénomène. A leur prise de pouvoir, les militaires se sont engagés dans une course effrénée contre ceux que d’aucuns qualifient de « bandits de la République » dont certains croupissent actuellement à la maison centrale d’arrêt de Bamako, attendant dans quelle sauce ils seront mangés. Les plus avisés ont pris la poudre d’escampette pour se retrouver dans certains pays de la sous-région ou ailleurs. D’autres encore arrivent à échapper aux mailles de la justice, car sous protection du haut sommet.
En cette heure de lutte implacable contre le phénomène de la corruption, force est de constater de nouveaux millionnaires et milliardaires, hommes mais surtout femmes, poussent tels des champions sous le nez et la barbe de la République.
Que peuvent des populations victimes quand l’Etat même étale son incapacité à faire face à certaines pratiques qui, dans un Etat sérieux, devraient susciter des enquêtes judiciaires sur les origines de certains fonds.
DCA
Source: Le SOFT