
La formation politique de la poignée de mains traverse des jours sombres. C’est ce que le Pr Salikou Sanogo a développé dans son discours liminaire. « Le parti URD traverse ces temps-ci la crise la plus grave depuis sa création », a-t-il déclaré, avant d’évoquer les causes de cette crise interne qu’il juge très peu reluisante pour le parti. Selon lui, la mort de Soumaïla Cissé en décembre 2020 et l’adhésion de Boubou Cissé et de Mamadou Igor Diarra ont créé une guerre de succession au sein de l’URD. Une crise qui aurait pu être gérée en interne à travers les principes et valeurs du parti, mais l’affaire a échappé à son contrôle pour se retrouver sur la table des tribunaux, à en croire l’intervenant. « Beaucoup de choses ont été dites à ce propos sur vos antennes et ondes. J’ai entrepris avec d’autres camarades toutes les démarches tendant à contenir ladite crise à travers nos principes et valeurs, mais en vain », rappelle l’ancien ministre de l’Éducation. Le vice-président du parti a affirmé que les ambitions présidentialistes de Boubou et de Igor Diarra « allaient faire surface et introduire dans le fonctionnement du parti des pratiques aussi violentes que malsaines et contraires à tous les principes et à toutes les valeurs autour desquelles Soumaïla Cissé et ses camarades ont fondé l’URD ». Et il ajoute : « Ils ont tous les deux fait acte de candidature, mais se sont inscrits immédiatement dans une machination tendant à la modification des règles du jeu en la matière au sein du parti, règles du jeu qui ne prennent pas en compte à leurs yeux le seul critère sur lequel ils pensaient pouvoir en imposer à tous : l’argent.»
« Le congrès extraordinaire du 16 janvier 2022 vomi par le conférencier »
Le professeur Salikou Sanogo a dénoncé l’irrégularité de la tenue du congrès du 16 janvier dernier. Lequel congrès n’a changé que le président du parti. « Ils sont passés outre et ont organisé le 16 janvier 2022 un Congrès au cours duquel le 14ème Vice-Président, Monsieur Gouagnon Coulibaly a été choisi comme Président du parti tout en gardant sans changement le reste du bureau exécutif national », a dénoncé Pr Salikou Sanogo. Le vice-président de l’URD a par ailleurs expliqué que « le Congrès extraordinaire est bel et bien prévu par les textes de l’URD, mais à certaines conditions dont une est la demande par les 2/3 des membres du BEN ». Il précise également que la pétition initiée par le clan de Monsieur Gouagnon Coulibaly en vue de réunir la signature de ces 2/3 a été vaine. « La pétition initiée avait pour but de réunir les signatures de ces 2/3, sauf que ceci n’a jamais pu être atteint ; mais pour arriver à leur fin, les initiateurs de cette pétition ont fait signer des personnes non – membres du BEN, au moins un membre du BEN décédé et ont utilisé la signature de plusieurs autres membres du BEN à leur insu », explique-t-il.
Confirmation de Gouagnon Coulibaly à la tête de l’URD
Le Professeur Sanogo a indiqué que le sieur Gouagnon Coulibaly a saisi le tribunal de grande instance de la commune 5 aux fins de confirmation de son élection en qualité de Président du parti. « Contre toute attente, à la date du 4 avril 2022, ladite juridiction a fait droit à sa demande, en annulant également les sanctions prises contre eux et en m’enjoignant de procéder à la passation de service à Gouagnon Coulibaly au bout de 72 heures à compter de la signification de la décision sous astreinte de 500 000 FCFA par jour de retard », a-t-il indiqué dans ses propos. Le Pr Salikou a précisé que l’URD n’est pas un service. C’est un parti politique géré par des textes qui émanent de la loi portant charte des partis politiques. À l’en croire, « ni les textes de l’URD ni la charte des partis n’ont prévu ‘’de passation de service.’’ (…) Nous sommes dans l’attente d’une décision de la Cour suprême du Mali » évoque-t-il pour conclure.
Cheickna Coulibaly
Source: Le Democrate- Mali