Exportation du lithium de Goulamina: accord entre Leo Lithium et Abidjan

Le Mali devrait devenir le premier producteur ouest-africain de lithium d’ici 2024, grâce à la mine Goulamina opérée par l’australien Leo Lithium. Sans accès à la mer, le pays a besoin de l’un des ports de la sous-région pour exporter le minerai. Le concentré de spodumène produit à Goulamina sera expédié aux acheteurs internationaux à partir du port d’Abidjan en Côte d’Ivoire.

C’est l’annonce faite ce mardi 15 novembre 2022 par l’australien Leo Lithium qui construit actuellement la première mine de lithium du Mali.
La compagnie minière a en effet conclu un accord de services portuaires incluant le déchargement du produit, son stockage et son chargement sur les navires, avec la société SEA-Invest disposant d’une concession au port d’Abidjan pour les marchandises exportées en vrac comme les minerais.
Cet accord donne à Leo Lithium, sur une période de 10 ans, le droit à un entrepôt sécurisé d’une superficie de 9 000 m², capable d’accueillir jusqu’à 60 000 tonnes de concentré de spodumène. Le débit minimum pour les quantités exportées est fixé à 250 000 tonnes par an, mais il n’y a pas de limite supérieure prévue, ce qui laisse de la marge à Leo Lithium pour gérer les augmentations de production à Goulamina.
« Nous avons obtenu des installations de stockage idéales pour le concentré de spodumène de Goulamina sur le quai du port d’Abidjan, un grand port en eau profonde d’Afrique de l’Ouest adapté aux grands vraquiers qui transporteront notre produit vers les utilisateurs finaux », a commenté Simon Hay, DG de la compagnie.
Notons que Leo Lithium prévoit la conclusion d’un accord plus ou moins similaire avec un autre opérateur portuaire sur l’un des autres ports de la sous-région, afin de disposer d’une alternative, le cas échéant.
Les deux propositions actuellement à l’étude sont les ports de San Pedro, toujours en Côte d’Ivoire et de Dakar au Sénégal. Elle cherche aussi à finaliser les accords concernant le transport du minerai par route, depuis la mine jusqu’au port.
L’entrée en production de la mine Goulamina est prévue pour le premier semestre 2024. Les travaux de construction, qui bénéficient d’un financement chinois, ont commencé cette année et avancent conformément au calendrier.
C’est ce qu’a indiqué l’australien Leo Lithium dans son rapport d’activités du troisième trimestre 2022 consulté par l’Agence Ecofin.
Les autres travaux préliminaires précédant le début des travaux de construction, en l’occurrence l’installation d’un camp pour loger les travailleurs, d’une tour de communication ou encore d’un forage d’eau potable, se poursuivent par ailleurs.
A ces travaux sur le site, il faut ajouter le taux d’exécution des travaux d’ingénierie qui est à 30 %, alors que la conception détaillée de l’usine de traitement est pratiquement achevée.
Autant d’éléments qui poussent Leo Lithium à confirmer l’entrée en production de Goulamina au cours du premier semestre 2024.
« Le trimestre prochain verra la mobilisation de l’équipe EPCM [équipe d’ingénierie, d’approvisionnement, et de gestion de la construction, Ndlr] et du premier entrepreneur principal », a ajouté Simon Hay, DG de la compagnie.


Notons que l’australien Leo Lithium a annoncé le lundi 14 novembre l’attribution d’un nouveau contrat d’ingénierie, d’approvisionnement et de gestion de la construction pour la future mine de lithium Goulamina.
D’une valeur de 22,7 millions de dollars australiens (15 millions $), ce contrat a été obtenu par la société de services miniers Lycopodium, déjà responsable de l’étude de faisabilité du projet.
« Lycopodium a été actif sur la phase d’exécution du projet Goulamina depuis le début de l’année, avec l’ingénierie initiale et l’approvisionnement en plomb à long terme progressent comme prévu pour respecter notre calendrier de projet », a commenté Simon Hay, DG de Leo Lithium.
La prochaine phase du partenariat avec Lycopodium devrait s’étaler sur les 18 à 24 prochains mois et permettra notamment l’installation du broyeur et des concasseurs, actuellement en cours de fabrication, sur le site au Mali.
Pour rappel, un investissement de 225 millions de dollars est prévu pour la phase 1 de Goulamina qui permettra de produire annuellement 506 000 tonnes de concentré de spodumène, avant une montée en puissance jusqu’à 880 000 tonnes de concentré par an.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: Journal Info-Matin Mali