Après la tenue des assemblées générales entre les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 et leurs militants dans les différentes communes avant hier, la synergie a enfin procédé, hier mardi, à la signature d’un procès-verbal de conciliation. Ainsi, avec cet accord avec le gouvernement, le mot d’ordre de grève de 72h qui était prévue du 14 au 16 décembre a été levé.
Mais signalons que cet accord signé présente un arrière-gout amer, car le SYPESCO n’a pas signé le procès-verbal de conciliation. Raison évoquée par ledit syndicat : la base a accepté les propositions de primes, mais a rejeté les montants proposés qu’elle juge dérisoires.
Dans le procès-verbal de conciliation portant sur la gestion du préavis de grève des syndicats de l’éducation, il est souligné que les discussions ont porté sur la revendication relative à l’application stricte de l’article 39 de la loi n°2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.
Ainsi, à l’issue des discussions les parties sont convenues de: l’augmentation, pour compter du 1er novembre 2022 des taux de l’indemnité spéciale de responsabilité existants de la somme de 11 000 FCFA, conformément à l’enveloppe de 12.300 milliards de F CFA concédée par le gouvernement ; la création d’une prime spéciale d’enseignants, lors de la relecture de l’ordonnance n°44CMLN du 11 août 1975 fixant les principes généraux du régime des primes et indemnités allouées aux fonctionnaires et agents dont les conditions d’octroi et les taux seront fixés quand les conditions financières du pays ; la réception par le gouvernement d’un document-cadre élaboré par les syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre 2016 relatif à l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants pour examen par les deux parties.
Au regard des avancées notoires sur les points de revendication, les syndicats de l’éducation ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève de 72h, allant du mercredi 14 au vendredi 16 décembre 2022.
Cependant, l’on constate qu’un syndicat membre de la synergie, à savoir le SYPESCO, n’a pas signé le procès-verbal de conciliation.
Il s’agit du syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités (SYPESCO), dont Adama FOMBA était le président avant son intégration au CNT.
Joint au téléphone par nos soins, l’actuel président du SYPESCO, Moulaye K COULIBALY, a expliqué les raisons de la non-signature du document pas son syndicat.
Selon lui, lors des assemblées générales entre les secrétaires généraux et leurs bases respectives, 90% étaient d’accord pour les primes, mais jugeaient dérisoires les montants proposés par le gouvernement.
Ainsi, au cours d’une réunion entre les secrétaires généraux, le président du SYPESCO a fait remarquer la position de la base. Mais, il a été mis en minorité par ses pairs.
« À quoi ça sert d’écouter la base si ses décisions ne sont pas mises en application », s’est interrogé Moulaye K COULIBALY.
« Ayant constaté que les autres secrétaires généraux étaient favorables à la décision du gouvernement, j’ai décidé de ne pas aller à la rencontre de la médiation » a-t-il déclaré.
Pour lui, le fait de signer le document de conciliation sur cette base serait synonyme de trahir le mot d’ordre de la base et ternir l’image du SYPESCO.
PAR AMINA SISSOKO
Source: Info Matin