La structure chargée de la collecte des données sur les mouvements des populations a récemment dressé son rapport sur le dernier trimestre 2022. Ainsi, de septembre à décembre 2022, une baisse de 28049 personnes déplacées internes a été enregistrée.
Durant l’année 2022, les besoins humanitaires ont augmenté dans un contexte marqué par l’insécurité, des combats et attaques sporadiques se sont poursuivis dans plusieurs localités du pays. Cette situation est encore aggravée par les retombées économiques de la pandémie de COVID-19 et la hausse des prix alimentaires à l’échelle mondiale. Des déplacements de courte durée ont continué à être signalés différemment dans les régions du pays. A la fin de l’année 2022, une proportion importante de personnes déplacées internes vivaient encore dans les centres urbains du pays dans des conditions de protection et d’assistance inadéquates, le reste de la population déplacée étant dispersée dans les zones rurales dans des familles d’accueils ou sur des sites auto-installés.
Aussi, des dizaines de milliers d’entre elles ont commencé à regagner leurs foyers au Centre et au Nord du pays, mais de nombreux obstacles persistants les empêchent de trouver des solutions durables à leur déplacement. Les services de base sont toujours limités et l’insécurité alimentaire menace d’être de plus en plus sévère dans le Sahel.
412 387 PDI en fin 2022
Ainsi, lors de l’opération de collecte et de mise à jour des données menées en décembre 2022, un total de 412.387 PDI (personnes déplacées internes) a été identifié. En effet, le nombre de PDI est passé de 440 436 personnes en septembre 2022 à 412 387 en décembre 2022 répartis dans 72 036 ménages. Ce qui représente une diminution de 28 049 personnes déplacées (environ 6,4% de diminution).
Signalons que les régions qui abritent le plus grand nombre de personnes déplacées internes sont Bandiagara avec 92 112 PDI, Mopti avec 84 581 PDI, Gao avec 61 435 PDI, Tombouctou avec 52 153 PDI, Ségou avec 35 295 PDI et Ménaka avec 30 928 PDI.
Il faut aussi noter que les femmes sont les plus nombreuses à se déplacer. On compte 224 124 femmes déplacées contre 188 263 hommes. C’est la localité de Ségou qui connaît le plus grand nombre de déplacés qui ont regagné leurs localités d’origine.
Conflits armés et tensions communautaires
Parmi les motifs de ces mouvements de populations, on note d’abord les conflits armés qui sont à l’origine de 66% des déplacés internes. Les cercles les plus touchés par cette situation sont Ménaka, Anderamboukane, Inékar, Bankass, Gourma Rharous, Bandiagara et Niono. Quant aux tensions intercommunautaires, elles sont à l’origine de 33% des raisons du déplacement des populations.
Il convient également de préciser que de 2013 à 2022, on compte 723 647 personnes déplacées internes qui ont rejoint leurs localités d’origine.
Massire Diop
Source: l’Indépendant