Délivrance des permis d’exploitation pétrolière: pourquoi Claude David CONVISSER dit non ?

L’avocat et l’homme d’affaires américain, Claude David CONVISSER, a animé ce mardi 3 janvier 2023 une conférence de presse au cours de laquelle il a affirmé que délivrer « Le permis d’exploitation pétrolière avant la paix financera le terrorisme ». Cette conférence de presse qui avait pour cadre l’hôtel Hanadi à Magnambougou Faso Kanu, a été une occasion pour le directeur général de la société POP Diesel Africa Limited, Claude David CONVISSER, de lancer un appel pressant au gouvernement de transition et au ministère des Mines pour qu’ils ignorent les leurres que l’industrie pétrolière leur tend. «Abstenez-vous d’attribuer tout contrat ou permis d’extraction pétrolière tant qu’il n’y aura pas d’accord de paix et que les terroristes n’auront pas cessé leurs activités», a-t-il prévenu.


Engagé selon lui pour reverdir l’Afrique de l’Ouest à travers un projet de plantation de 10 milliards de plants de Jatrophas (Bagani) en 10 ans, avec un budget de 20 milliards d’Euros, Claude David CONVISSER, un citoyen américain, résidant au Mali, est aujourd’hui perçu comme un apôtre de la paix.
« Sans paix dans le sahel mon formidable projet de reverdissement de l’Afrique de l’Ouest qui va positionner cette zone du monde comme un champion du biocarburant à travers l’exploitation du Jatropha ne pourra pas voir le jour, d’où mon combat aux côtés des autorités maliennes pour le retour rapide de la paix dans ce pays que j’aime tant », a déclaré Claude David CONVISSER.
Et, c’est dans ce cadre qu’il a prévenu les autorités maliennes sur le fait que l’attribution d’un probable permis d’exploitation pétrolière avant le retour définitif de la paix et la sécurité sur le territoire malien sera à ne pas en douter une source de financement du terrorisme.
Il a indiqué qu’il y a de cela quelques jours, qu’il a eu la chance de rencontrer le Colonel Sadio Camara, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants. Selon lui, au cours de cet entretien, il a réitéré sa volonté de s’engager pour le retour rapide de la paix, à travers des discussions avec Lyad Ag Ahly et Amadou Kouffa.
Il ressort de son propos que ce dernier s’est montré favorable à cette idée.
« Au cours de notre récente rencontre, le Colonel Sadio Camara s’est posé la question de savoir, qui et quoi finance le terrorisme dans le Sahel occidental », a-t-il rappelé.
Les trois sources de financement du terrorisme
Avant de dire qu’il a identifié trois sources, dont la troisième motive sa présence devant les journalistes pour une conférence de presse.
« La première source de financement du terrorisme provient des gouvernements étrangers qui versent des rançons de l’ordre de 20 millions de dollars pour un seul otage, comme l’Allemagne l’a fait récemment selon l’Indépendant », a-t-il déclaré.
Avant d’ajouter qu’ « avec 20 millions de dollars, on peut payer une petite armée pendant un an ».
Ensuite, il a dit que la deuxième source de financement du terrorisme, c’est le trafic de drogue provenant d’Asie du Sud et transitant par le désert du nord du Mali à destination du lucratif marché européen. « L’État islamique est particulièrement actif dans ce trafic », a-t-il indiqué.
La troisième source de financement, potentiellement plus importante, selon lui, est « l’argent de la protection versé par les compagnies pétrolières qui cherchent à exploiter le pétrole et le gaz naturel dans le nord du Mali ». Il a vite fait de préciser que cela n’a pas encore commencé.
Mais, il est convaincu que « si les dirigeants sont attirés par l’argent de l’exploitation pétrolière et la laissent se développer avant que la paix ne soit conclue, en raison de l’argent de protection que l’exploiteur versera aux organisations terroristes, le terrorisme deviendra endémique ici et dans les pays voisins ».
Il dira que la puce lui a été mise à l’oreille à la suite de la publication des articles de deux pages dans l’Indépendant du mercredi 28 décembre 2022. « Suite à cette publication, j’ai tenu à vous parler de cette troisième source de financement du terrorisme : l’extraction pétrolière », a-t-il indiqué.
Avant de déclarer que son objectif est d’alerter le gouvernement de la Transition et le ministère des Mines qui devront prendre la décision de l’autoriser ou non dans l’état actuel de la guerre. « Et, je prie pour qu’ils ne le fassent pas », a-t-il indiqué.
L’apparente abondance de pétrole
dans le nord du Mali
Il a rappelé que les trois articles parus ensemble dans l’Indépendant vantent l’apparente abondance de pétrole dans le nord du Mali.
Selon lui, l’objectif stratégique des Américains au Mali est de sécuriser le pétrole du nord.
« Sous l’impulsion du géant pétrolier américain Exxon Mobil, le fondateur de cette industrie il y a 150 ans, et de son alter ego Shell Oil, qui opère au Mali sous le nom de Vivo Energy, ils ne reculeront devant rien pour obtenir ce pétrole », a-t-il alerté. Avant d’ajouter qu’ils ne se soucient pas de ce qu’il adviendra de votre pays après le succès de leurs manœuvres.
À titre d’exemple, il a cité la façon dont Exxon Mobil et Shell ont transformé le Nigeria, en foyer de corruption après la découverte du pétrole dans les années 1950, d’un peuple harmonieux, pacifique et respectueux des lois, comme les Maliens le sont aujourd’hui malgré les militants armés.
« Souvenez-vous qu’ Exxon Mobil était derrière les conditions publiées par le Cadi Houka Houka pour la réouverture des écoles primaires de Tombouctou en tant qu’écoles coraniques », a-t-il accusé. Avant d’indiquer que c’est « Exxon Mobil qui a orchestré l’attribution d’une attestation au Cadi Houka Houka par le Gouverneur de Région».
Dans la même veine d’accusations, il dira qu’ « Exxon Mobil est un as de la manipulation ».
Selon lui, « la réouverture magique des écoles, peu importe les conditions, créera une façade de normalité qui, comme l’alchimie, les rapprochera de l’extraction de leur or noir », a-t-il pronostiqué.
Il a déclaré qu’il s’opposait à tous ceux qui pensent que la crise sécuritaire est endémique au Mali.
« Concéder qu’elle est endémique aujourd’hui, c’est-à-dire que c’est un état de fait naturel, c’est agité les mains en l’air, c’est à se rendre à l’existence du terrorisme au Mali », a-t-il indiqué. Avant de déclarer que « la crise sécuritaire n’a rien de permanent. Elle peut être résolue, dit-il, en donnant une bonne deuxième chance aux négociations.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info Matin