Mali, Guinée, Burkina… Comment sortir de l’impasse ? Par Marwane Ben Yahmed

Face au blocage total de la situation politique à Bamako, Conakry et Ouaga, une seule solution : faire preuve de pragmatisme et tendre la main aux pouvoirs putschistes locaux. Non sans contrepartie.

ÉDITORIAL – L’aberrant coup d’État dans le coup d’État survenu à Ouaga ce 2 octobre est édifiant à plus d’un titre. S’il ne peut que désespérer ceux qui connaissent et apprécient le Burkina, que nous avons désormais de plus en plus de mal à surnommer « le pays des hommes intègres », il illustre par ailleurs une tendance de fond à ne pas prendre à la légère et qui se propage comme une trainée de poudre : la quête éperdue de souveraineté, la soif inextinguible d’indépendance et le rejet viscéral de l’ancienne puissance coloniale, la France en l’occurrence.

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Le nouvel homme fort du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, l’a bien compris, qui a su habilement jouer de ce ressentiment pour arracher le pouvoir des mains du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Samedi 1er octobre, à la Radio-Télévision burkinabè (RTB), alors que le rapport de force penchait encore du côté de Damiba, Ibrahim Traoré a tenté un malicieux coup de poker en affirmant que son adversaire se serait réfugié à une trentaine de kilomètres de la capitale « au sein de la base française de Kamboinsin ». Et de préciser : « Il est en mesure de planifier une contre-offensive afin de semer le trouble au sein de nos forces de défense et de sécurité. Cela fait suite à notre ferme volonté d’aller vers d’autres partenaires prêts à nous aider dans notre lutte contre le terrorisme. » Une allusion à peine voilée à la Russie, déjà principal soutien des autorités de transition maliennes.

Source : Jeuneafrique